« Le plus grand pas en arrière » : Un tribunal reconnaît la compétence de la charia pour condamner à mort les blasphémateurs au Nigeria
« La longue histoire de mépris du Nigeria pour la liberté religieuse s’est encore aggravée aujourd’hui. »
Au Nigeria, la Haute Cour de l’État de Kano vient de statuer sur le fait que la charia avait le pouvoir de prononcer des condamnations à mort dans les affaires de blasphème. Une décision prise alors que Yahaya Aminu Sharif, un chanteur de 22 ans a été condamné à mort pour blasphème.
Pour International Christian Concern (ICC), « les actions du tribunal brouillent les frontières entre qui et quoi peuvent être jugés par un tribunal de la charia ». Son président, Jeff Kings « la longue histoire de mépris du Nigeria pour la liberté religieuse s’est encore aggravée aujourd’hui, soulignant une fois de plus l’erreur commise par les États-Unis l’année dernière en retirant le Nigeria de la liste des pays particulièrement préoccupants (CPC) ».
Jay Church, directeur d’ICC pour l’Afrique, parle quant à lui d’un « revers majeur pour les droits de l’homme au Nigeria dans son ensemble ».
« Qu’un tribunal laïc reconnaisse officiellement la compétence d’un tribunal de la charia pour prononcer des condamnations à mort pour blasphème est le plus grand pas en arrière dans le système juridique nigérian depuis la mise en œuvre de la loi pénale de la charia en 2000. J’espère que la communauté internationale, y compris le Département d’Etat américain , reconnaît ce développement pour la violation flagrante des droits de l’homme qu’il est. »
Le directeur de l’organisation, Matias Perttula, affirme que « la décision du tribunal est une atteinte à la liberté religieuse au Nigéria et établit officiellement la structure juridique de la poursuite de la persécution des chrétiens du Nigeria ».
« Cette décision est clairement un pas en arrière pour tous les droits de l’homme, la liberté religieuse et la liberté dans son ensemble pour le Nigeria. »
Douze Etats au nord du Nigeria relèvent du même double système juridique, l’un basé sur le Code Pénal nigérian, l’autre sur la charia.
M.C.